Expédition Vang Vieng 2019 – Journal d’expédition – 1ère semaine

Jeudi 14 février

L’équipe se retrouve au complet à l’aéroport de Vientiane. José et Louis sont arrivés le matin par le train depuis Bangkok. Nous louons un minibus, direction Vang Vieng où nous arrivons le soir malgré le très mauvais état de la route. Installation à l’Other Side Guesthouse au bord de la Nam Song.

guest  house
La Maylyn Guest House. Photo N. Vergez

Vendredi 15 février

Déménagement le matin à la Maylyn Guesthouse.

L’après-midi nous allons faire une reconnaissance à l’entrée de Tham Houey Yè, la plus grande grotte de Vang Vieng et notre principal objectif. Nous passons d’abord devant Tham Pha Leusi, deuxième entrée du système. Le guide de l’an dernier est toujours là, fidèle au poste. L’entrée de la grotte souffle fortement.

Samedi 16 février

 Exploration à Tham Houey Yè.

Après avoir franchi l’entrée plutôt étroite, nous installons une main-courante pour descendre dans la galerie principale.

Les Ardéchois découvrent la cavité et ses grands volumes, dignes de Saint-Marcel d’Ardèche. Nous empruntons la branche est, grande galerie au sol de galets, de sable, puis d’argile glissante. Un siphon nous fait monter vers un shunt aux galeries étroites. Au fond, nous escaladons un grand chaos sur une trentaine de mètres à l’aide des cordes en place. Ça parpine beaucoup, il faut passer un par un tandis que les autres restent à l’abri. En haut, nous traversons le labyrinthe des galeries amonts vers notre premier objectif, la zone de trémie qui ferme la cavité. D’après le report topographique nous serions très proche de l’extérieur, ce que confirme des coquilles d’escargots, des débris végétaux et des colonies de chauves-souris.

Arrivés à l’extrême nord de cette branche, nous entreprenons de fouiner dans les moindres recoins,  à la poursuite d’hypothétiques courants d’air. Il faut finalement se rendre à l’évidence, ça ne passe pas. Partout des rétrécissements ou des blocs soudés par la calcite nous arrêtent.

jérome et louis
Jérôme et Louis à l’entrée de Tham Houey Yè. Photo N.Vergez

Nous prenons le réseau des Ardéchois, découvert l’année précédente, qui revient vers le sud et  jonctione avec Tham Pha Leusi. L’équipement est toujours là, personne ne vient ici à par nous. Il y a dans ce réseau deux départs inexplorés qui se dirigent vers l’est et pourraient permettre la jonction avec la grotte voisine de Tham Nang Oua.

Le premier départ est un vaste soutirage qui s’ouvre sur le côté de la galerie principale. Après avoir installé une corde, le fond est rapidement atteint : ça queute, il n’y a qu’une petite salle au sol argileux, où un lit de ruisseau temporaire disparaît dans une perte impénétrable.

Quelques mètres plus loin, sur le même côté, le second départ s’ouvre par un petit porche. Une verticale barre rapidement le conduit. En face, au même niveau, une galerie est visible, qui laisse deviner une suite derrière un massif stalagmitique. Jérôme descend, mais il est impossible d’escalader pour accéder à cette suite. Il faut donc passer en vire, sur une quinzaine de mètres. Jérôme équipe, franchit l’obstacle, passe derrière le massif et revient tout de suite pour nous annoncer que ça s’arrête après quelques mètres.

 Nous empruntons la vire pour aller voir le fond. Il y aurai bien une cheminée au plafond, mais pas de courant d’air. Nous topotons notre petite première puis ressortons en faisant la traversée par Tham Pha Leusi. Le guide est parti en laissant la porte ouverte, ce qui nous évite d’avoir à payer 10.000 kips.

Dimanche 17 février

Repos et courses au marché de Vang Vieng. Nous achetons du matériel nécessaire pour les jours à venir, dont des machettes pour tailler le chemin dans la brousse, des brosses pour nettoyer le matériel, et quelques aliments laos.

L’après-midi nous allons retirer la corde à l’entrée de Tham Houey Yè, puis nous allons voir le guide de Tham Pha Leusi pour lui expliquer que nous pensons revenir le lendemain et rester longtemps dans sa grotte.  Le guide n’est pas là et en son absence de nombreux falangs en profitent pour entrer sans payer.

Lundi 18 février

Nous entrons par Tham Pha Leusi pour faire une séance photo et chercher d’éventuels prolongements. Jérôme et Noé partent devant, suivis de José et Louis. Nous nous retrouvons au bord du grand soutirage terminal.

Jérôme et Noé ont entrepris de traverser sur une mince crête d’argile et de galets en direction d’une entrée qui nargue les visiteurs sur la paroi est de la grande galerie. Cette entrée est atteinte mais n’offre que quelques dizaines de mètres de développement sans espoir de continuation. La jonction avec Tham Nang Oua ne sera toujours pas pour aujourd’hui. Nous topographions puis déjeunons, avant d’entreprendre une séance photo.

Galerie concrétionnée
Galerie concrétionnée à Tham Pha Leusi. Photo N. Vergez

 Nous ressortons en repérant au passage quelques cheminées qui mériteraient une escalade.

 La nuit un violent orage s’abat sur Vang Vieng

Mardi 19 février

 Nous retournons à Tham Houey Yè, cette fois-ci dans la branche ouest de la grotte, au fond duquel de nombreux points d’interrogations restent à voir. En chemin nous descendons voir le niveau du grand siphon.  Il est bas, peut-être suffirait-il de quelques jours de sécheresse pour qu’il soit enfin franchissable. C’est par là qu’arrive le principal débit en saison des pluies.

Dans la première des grandes salles terminales (terminus 2002) notre premier objectif de la journée est la topographie d’une petite rivière reconnue par les premiers explorateurs. Nous l’atteignons en passant sous un grand chaos de blocs. Cette rivière commence par une voûte mouillante puis se poursuit dans une galerie de taille modeste encombrée d’important dépôts d’argile. Un écoulement arrive en rive gauche, son débit est modeste, moins d’un litre/seconde.  Arrêt sur siphon au bout de quelques dizaines de mètres. Nous topograhions en revenant.

Notre deuxième objectif est l’exploration d’une galerie qui part vers l’ouest depuis la même salle.

Nous nous étions arrêtés la dernière fois devant un soutirage dans les galets, avec une vue bien tentante sur la suite de la galerie. Jérôme armé du perforateur équipe en vire et franchit l’obstacle, Noé le suit.  Ils tombent sur des traces de pas et reviennent rapidement dans la galerie principale, juste avant le débouché dans la salle. Ce n’est qu’une petite boucle que nos prédécesseurs n’ont pas pris la peine de topographier..

Après le déjeuner nous traversons la salle en direction  du labyrinthe de galerie qui s’étend à l’extrême nord-ouest du réseau. Nous nous étions arrêtés en 2010 à la base d’une petite escalade.

L’accès est rendu délicat par les pentes très glissantes. Une fine pellicule d’argile recouvre une roche bien lisse, donc il n’est même pas possible de tailler des marches. Une corde en place depuis 2010 sur monospit est bien utile pour arriver à la base de la cheminée. Elle est vite escaladée et en haut plus de traces de pas, enfin de la première. Le conduit continue à  remonter fortement, une galerie inclinée s’ouvre au-dessus. Un coup de laser y indique au moins quarante mètres.

Une seconde escalade est franchie et équipée. À sa base s’ouvre un petit boyau qui souffle un air chaud, peut-être en communication avec l’extérieur.  En haut de l’escalade un rétrécissement est franchi  et débouche dans une grande salle remontante. À son point haut un passage remontant arrive dans une seconde salle plus grande, au sol argileux. Un large puits d’une profondeur évaluée à une vingtaine de mètres s’ouvre dans un angle. Au plus haut de la salle un puits s’ouvre sur une faille. Des pierres jetées indiquent une profondeur de trente à quarante mètres.  En bas on entend les pierres rebondir longuement et l’écho révèle un grand vide.  Très prometteur mais pour l’heure il faut topographier et prendre le chemin du retour.

Mercredi 20 mars

Journée de repos, consacrée entre autres à laver le matériel dans la Nam Song.


Lire la suite: Journal – 2ème semaine (du 22/02 au 23/02)

Auteur de l’article : Spéléo-Club Paris

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