Ardèche : Dans les entrailles de la grotte de Saint Marcel

Week-end du 22-23 janvier 2022

Participants : Hélène B. (APARS), Benjamin F. (APARS), Philippe G. (SCP), Mabrouk H. (SCP), Catherine L. (SCP), Etienne T. (SCP), Cécile T. (SCP)

Récit de Benjamin, Catherine et Hélène … sur la route du retour

Traversée Aven Despeysse Grotte de Saint Marcel

Il n’est pas encore 8h que notre petit groupe s’active pour décoller du gîte. Nous avons appris qu’une horde de 17 spéléologues a prévu cette même descente : nous devons donc arriver à l’entrée les premiers !

C’est chose faite. Deux voitures sont déposées à la sortie, l’indispensable clé pour accéder à la partie gardée est en notre possession, la trappe d’entrée de l’aven de Despeysse n’attend plus que nous.


Une traversée ludique entre puits, méandres, grosses galeries et passages bas



Les premiers partent à l’équipement. La traversée implique de rappeler ses cordes au fur et à mesure de la progression. Nous utilisons les chaînes de rappel en place. Cependant aucun de nous n’est familier de ces installations et l’équipement comme la progression prend beaucoup de temps, si bien que le second groupe se retrouve bloqué derrière nous. Heureusement il ne fait pas froid dans cette grotte.

On remarque qu’une C90 aurait été plus confortable que notre C80 pour l’enchaînement du P25 – celui de la coulée blanche – et du plan incliné qui suit.

Après le pendule, la progression reprend sur un méandre par moment exposé. Tout le monde n’est pas très à l’aise, certains ont de l’appréhension, d’autres peinent à avancer avec 3 kits – on se demandera bien d’où ils sont apparus !

Des cordes en fixe permettent de franchir les quelques obstacles qui suivent et nous arrivons dans le réseau de Saint Marcel dans la salle Blanche à -143 m.

C’est la pause déjeuner, spot idéal pour l’installation des deux groupes. Cela permet bien sûr d’échanger et de papoter. Nous jugeons qu’il faudra certainement omettre quelques galeries annexes pour sortir à une heure raisonnable (selon l’horloge ‘’spéléonienne’’). Nous réorganisons les kits afin qu’il n’y en ait qu’un par personne.


Rappels de corde dans les puits

Nous voilà donc partis pour l’exploration du réseau 2. Il est aisé de se repérer grâce au balisage en place. Un rapide aller-retour vers l’amont nous mène au pied d’un puits ascendant remarquable, certainement creusé depuis le bas par des courants tourbillonnants, à un moment où les galeries étaient noyées.

Quelques photos plus tard, nous continuons notre progression dans des galeries aux volumes impressionnants. Notre seul détour sera la visite de la galerie N6, dans laquelle une concrétion en forme de grand disque retiendra notre attention. On y voit aussi sur plusieurs parois des milliers d’excentriques qui laissent imaginer des courants d’air changeants au fil des périodes temporelles.

Arrivés au bout de la galerie, une jolie rambarde naturelle coupe la salle vers un P40 une énorme stalactite de calcite plonge dans les abîmes. Mabrouk nous propose une petite minute de repos dans le noir qui sera écourtée par un Philippe, un peu pressé.




Franchissement d’un gour énorme

Nous retournons sur nos pas dans un saute-mouton imposé par une succession de grands gours dans cette galerie un peu basse, les petits levant les jambes très haut, les grands se contorsionnant pour ne pas se cogner la tête.

Nous reprenons les kits et poursuivons dans de grandes galeries qui ont parfois une allure de plage. Nous commençons à fatiguer.

Vient la traversée de plusieurs petits lacs. Le premier y va franco et se mouille les cuisses, les autres esquivent de diverses façons, pas plus haut que les mollets.

On arrive sur un grand gour, qui sera notre avant-dernier arrêt photo, puis on avance d’un bon pas vers le labyrinthe.

La progression est moins aisée dans cette partie de la traversée. Toute la difficulté réside dans la bonne interprétation du fléchage, au risque de devoir faire plusieurs essais. Mais grâce à nos éclaireurs éclairés, le petit groupe avance dans la bonne direction. La configuration nous oblige à marcher longtemps courbés, parfois à quatre pattes ou encore allongés pour se faufiler dans les étroitures complexes. Ici encore plus que dans d’autres endroits de cette cavité, des milliers de coquillages fossilisés retiennent notre attention.




Nous nous entraidons en passant les kits dans les étroitures. Enfin nous arrivons à la Lucarne qui nous permet de rejoindre le réseau 1.

Nous retrouvons l’espace et la progression vers l’entrée historique de la grotte de Saint-Marcel est rapide. Au passage, nous essayons de rester discrets afin de ne pas déranger les nombreuses chauves-souris hibernantes. Nous atteignons l’échelle installée par les premiers explorateurs, et Philippe fait une dernière photo; une bonne dizaine de mètres plus bas, nous terminons notre traversée quelques centaines de mètres plus loin.

Nous avons parcouru environ 6 km sous terre.



Puits ascendant à quelques centaines de mètres de l’entrée naturelle de Saint-Marcel : les premiers explorateurs y ont installé une échelle en ferraille.

Après avoir quitté le gite, nous nous rendons sur les bords de l’Ardèche pour nettoyer le matériel sur un soleil radieux, un beau ciel bleu mais une température glaciale, surtout celle de l’eau qui nous pique les doigts.

Ensuite, nous filons vers la grotte de Chauvet 2 pour une visite passionnante sur l’art pariétal, d’il y a 36000 ans ! ces magnifiques peintures doivent leur conservation à l’effondrement et l’obstruction de l’entrée de la grotte du Pont d’arc il y a 21000 ans.

Nous décidons de déjeuner devant le Pont d’Arc traversée par l’Ardèche et qui fera l’objet de nos dernières photographies.


Auteur de l’article : Mabrouk Haoues

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